Minéraux - Cristaux - Bien-être - Lithothérapie fossiles

Boutique - Soins - Formations

Expédition au Pays des Pyrites - Olé !

Avril 2022
Cette année, comme en 2021, Covid oblige, pas de Tucson ni de chasse à l'Obsidienne au Mexique comme prévu. A ces dates, les voyages étaient trop incertains sanitairement, avec possibilité de se faire refouler à l'arrivée ou de se retrouver en quarantaine dans une chambre d'hôtel de l'aéroport ou pire de ne pas pouvoir rentrer aux dates prévues, bref l'Aventure oui, mais pas celle-là !

Depuis le temps que nous voulions aller "cueillir" des Pyrites cubiques à Navajún en Espagne, c'était le moment ou jamais...

 

Déjà Navajún il faut y arriver ! Des petites routes de montagne où il est compliqué de se croiser et de rouler à plus de 30km/h parfois, serpentent en lacets (souvent serrés !) à travers une végétation aride malgré la pluie et...
 
...la boue !

Nous pensions dormir sur place chez l'habitant ou un truc du genre, il nous fallut oublier l'idée malgré l'heure tardive... Petit hameau de quelques maisons, la "rue principale" étroite et tortueuse donne presque envie de rabattre ses rétroviseurs de peur qu'ils frottent sur les murs ! Ça doit être sympa en saison estivale, mais là en période non touristique c'est plutôt désertique... Comme il existait sur le web un gîte important à quelques kilomètres (en fait 12 kms mais 25mn... ça tournicote pas mal et des sacs plastique peuvent s'avérer utiles pour les plus sensibles...) et que le téléphone ne répondait pas nous y sommes allés et sommes tombés sur un très beau gîte...fermé bien sûr... Par chance la patronne de l'estanquet nous a entendu frapper au carreau et a pu nous confirmer qu'elle était fermée en cette saison mais qu'elle allait nous aider à trouver un logis pour la nuit...
Que nenni, ce ne fut point facile, mais elle finit par dénicher une chambre dans ...un hôtel de curistes à 40mn de là.
Nous voilà dans notre chambre avec savates et peignoir au milieu d'une horde de Papy & Mamy qui font la queue devant la porte du réfectoire qui n'ouvre qu'à 20h30 pile, montre en main de la surveillante ! C'est qu'il ne faut pas tarder, il y a Bingo à 21h15 dans la grande salle du bas !
Ravis de ne pas dormir dans la voiture par ces températures nocturnes négatives et reconnaissants envers la patronne du gîte qui nous a permit de dormir au chaud et de dîner, nous trouvons la péripétie amusante et suivons la queue pour rentrer à la cantine pour nous restaurer de spécialités espagnoles à défaut de tapas... Comme c'est le rush autour du buffet, nous suivons la queue des peignoirs et comprenons qu'il va vite falloir attraper une assiette avant qu'il n'y en ai plus ou qu'il ne reste que les trucs douteux; c'est plutôt ambiance "nuage de sauterelles" qui s’abat sur le buffet et nous apercevons trois assiettes engageantes - tant par leur aspect général que par leur couleur d'un beau rouge orangé - surmontées d'un magnifique œuf poché. Il est écrit au-dessus des assiettes "CERDO" ce qui dans notre espagnol scolaire veut dire "PORC" donc on fonce, pas de risque de mauvaise surprise, nous tendons les bras et emportons victorieux notre trésor vers une table vide, impatients de nous sustenter car ayant déjà sauté le repas du midi...
L'odeur est agréable, la "saupe" (sauce/soupe) parfumée, l’œuf mollet à point, mais le cochon nous procure une sensation inconnue... Second essai confirmé, ça croque vraiment méchamment... tant bien que mal on tente de dégager un morceau de viande de sa sauce épaisse et nappante pour essayer d'analyser le "bug" gustatif et nous arrivons à la même conclusion...ce sont des oreilles de porc, bien croquantes et bien poilues, une spécialité locale... C'est un truc faut être connaisseur pour apprécier à sa juste valeur, mais c'est aussi le charme des voyages... Ainsi, entourés de "Tamalou" nous avons pu tester les "Méloco" deux tribus ethniques bien connues des voyageurs...

 ...le lendemain matin, frais et dispos nous retournons à Navajún, on commence à connaître la route...
il n'est pas question d'aller creuser comme ça sans autorisation; d'abord l'accès à la mine est fermé par une chaîne cadenassée, et il convient de prendre rendez-vous auparavant avec Raúl un employé de la mine qui nous attend à 8h30 à l'entrée du village....

 
Raúl nous disait au téléphone que l'accès à la mine était carrossable en voiture et nous nous sommes rapidement félicités - on aime bien ça de temps en temps - de ne pas être venus avec la Twingo, car il a fallu passer en 4X4 très rapidement et même terminer en vitesse courte !
 
...à peine descendus de la voiture et les bottes enfilées (Virginie avait oublié les siennes...) nous apercevons déjà malgré la brume épaisse, les cubes de pyrite briller sur la paroi !...
 
... c'est quasi surnaturel et féérique...
 
...à toutes celles et ceux qui régulièrement au magasin doutent que les cubes de Pyrite se trouvent ainsi naturellement et qu'ils ne sont pas usinés par l'Homme...
...voici la réponse !
 
...et même s'il est possible d'en ramasser quelques uns au sol, la plupart se méritent...
 
...et demandent patience...
 
...précision et délicatesse...
...pour arriver à un dégagement élégant.
 
Le site étant inondable (et inondé ce jour-là) il nous est interdit d'y accéder pour des raisons de sécurité et pour préserver le travail des mineurs; en effet un mineur expérimenté ne dégage pas plus de 5 kg de Pyrites par jour, quasi parfaites, ce qui demande une grande maîtrise et une longue expérience, car elles se brisent facilement rien qu'avec les vibrations du marteau et du burin, même sans taper directement dessus.
 
...elles sont parfois oxydées et nécessiteront un traitement de nettoyage à l'acide qui les rendra comme "neuve"...
...parfois en se brisant, un morceau de roche révèle ses trésors cachés...
...après 4 heures passées à "cueillir" deux demi seaux on vous garantit que nous sommes contents d'arrêter...
...et de tout remettre dans la benne tel quel,
- allez viens Moumoune on rentre à la maison !....
...nous nettoierons les dégâts plus tard une fois rentrés....
...un p'tit coups d’œil étonné et ému aux empreintes de pattes de dinosaure proches du lieu...
...qui devait, vu la taille de ses pattes, peser plusieurs tonnes....
...il est vrai qu"une fois rentrés à la boutique, nos trouvailles ont moins fière allure que celles achetées à l'atelier de la mine où de nombreuses opérations fastidieuses et précises sont nécessaires pour obtenir...
...ça !!!...
...qui ressemblait à ça avant. On imagine un peu mieux le boulot que ça représente et de notre côté on comprends mieux le prix parfois très élevé de pièces exceptionnelles...
...retour à notre atelier à nous pour une tentative de nettoyage en immersion dans de l'acide chlorhydrique...
...puis dans de la soude pour en neutraliser les effets et enfin dans l'eau pour rincer et obtenir un résultat acceptable mais pas parfait. Après investigations plus poussées, nous apprendrons que l'acide phosphorique chauffé est le plus performant nous attendons nos premiers bidons...
...en attendant, admirons celles que nous avons ramenées de l'atelier de la mine et qui sont déjà dans nos vitrines....
...le petit pois nous étalonne sur la taille impressionnante de certains cubes, sachant que le plus gros cube parfait trouvé dans cette mine mesure 19cm (il n'y en eut qu'un seul jusqu'à présent) et que le plus gros parallélépipède issu de cette même mine affichait 28cm sur son arrête la plus longue !
...certains cubes sont parfois imbriqués les uns dans les autres, on appelle cela un "macle"...
...et ils sont parfois spectaculaires...
...voire très contemporains...
...mais c'est souvent encore sur sa gangue que la Pyrite est la plus étonnante...